Lettre à Sarko (ce n'est pas un poisson d'avril)

Ce post a été rédigé par Jérôme.
Tous mes lecteurs savent que je n'exprime généralement pas d'opinion politique sur ce blog qui se veut, avant tout, être un espace permettant de donner des nouvelles de ma vie d'expatrié. Mais, certains évènements récents, m'amènent à revoir ma position, tant je souhaite crier à l'injustice sur ce coup là. Voici donc une copie de la lettre que j'ai adressée par email au candidat Nicolas Sarkozy. Je sais que certaines personnes ne me parleront sans doute plus après avoir lu ceci, et que d'autres me féliciteront peut-être. Mais ce n'est absolument pas dans le but de fâcher certains et de plaire aux autres que j'ai fait cela. C'est une démarche purement personnelle. À bon entendeur...

"Monsieur,
J'aimerai vous raconter une histoire.
Il était une fois une jeune fille, prénommons-la Jeanne, qui avait travaillé fort pour obtenir un diplôme de maîtrise de l'institut Vatel, dans un domaine qu'elle affectionne tout particulièrement : l'hôtellerie. Cette jeune fille de 26 ans, a fini (enfin) par décrocher un emploi en tant que directrice adjointe d'un restaurant de la chaîne Courte Paille. Je sais qu'elle espérait mieux, mais un marché de l'emploi très difficile se moquant totalement des jeunes diplômés, l'a obligé à revoir ses ambitions afin d'acquérir de l'expérience.
Sur le lieu de son travail, elle rencontre un jeune homme, prénommons-le Olivier, qui lui aussi travaille fort en tant que serveur.
Le courant passe, ils décident de faire un bout de chemin ensemble. Ils prennent un appartement, et font tous les deux des horaires de travail que les métiers de la restauration impliquent. Horaires que certaines personnes, soit dit en passant, ne daigneraient pas faire (et ne font d'ailleurs pas, préfèrant profiter du système). Mais ils sont jeunes, en début de carrière et espèrent bien gravir les échelons afin d'améliorer leur quotidien qui ne leurs permet pas d'excès étant donné les salaires de "misère" qui sont appliqués. Mais, ils ne se plaignent pas car au moins ils sont contents d'avoir un métier.
L'ambiance de travail n'est pas très bonne, l'équipe en place, n'est pas volontaire. "Qui est cette jeune diplômées qui veut nous apprendre à travailler ?", disent certains. Les bêtises habituelles. Mais, heureusement, le travail de Jeanne paye, et son directeur régional apprécie son volontariat et les efforts qu'elle fournit. C'est pourquoi, à la demande de Jeanne, celui-ci accède à sa demande de mutation dans un autre restaurant de la chaîne, dans la région parisienne. Afin qu'elle puisse s'épanouir totalement. Cela devait se faire dans les jours qui viennent. Pourquoi, utiliser un temps du passé, se dit-on alors ?
Il y a de cela quelques jours (très récemment, pourrait même-t-on dire). Jeanne et Olivier étaient en charge de la fermeture du restaurant, aux environ de minuit donc, et c'est là que leur vie va changer. Deux petits voyous (ce n'est pas le mot que j'emploierai normalement, mais celui-ci s'écrit mieux) cagoulés et armés de revolvers les ont obligés à retourner dans le restaurant et à ouvrir le coffre. L'un d'eux est resté avec Olivier et l'autre a accompagné Jeanne dans le bureau afin de lui faire ouvrir le coffre. Ils se sont ensuite enfuit avec un ENORME butin d'environ 2.400 EUROS. S'en sont suivis les interrogatoires de police et tout le reste. Ce n'est pas à un ancien ministre de l'intérieur que j'apprendrai la procédure appliquée dans ces cas-là. Cette histoire, Monsieur Sarkozy, est arrivée à ma soeur et son petit ami. Ils sont maintenant en arrêt de travail pendant 15 jours, suivis par un psychologue. Les deux malfrats (je me retiens vraiment pour ne pas écrire autre chose) ont gâché la vie professionnelle de ces 2 jeunes qui ne demandaient rien à personne, juste vivre et progresser. Pourquoi, est-ce que je m'avance à dire que leur vie professionnelle est gâchée ? Parce qu'avant de m'expatrier au Canada, je travaillais en Banque, en France, et que lorsqu'un guichetier était confronté à ce type de braquage à main armée, plus jamais nous ne le mettions au contact de la clientèle par la suite.
Pourquoi, cette lettre me direz-vous ? Des histoires comme celles-ci, vous devez en entendre tous les jours. Et bien, parce que je souhaite que les choses changent. Je souhaite que les jeunes qui veulent travailler en France puissent le faire dans des conditions normales. Qu'ils ne se demandent pas chaque matin avant d'aller travailler : "Est-ce que ce soir, je vais revoir mon appartement, mes enfants ou mon conjoint ?". Pour ma part, j'aimerai que la France ressemble au pays dans lequel je vie avec ma famille actuellement (le Canada pour rappel). Je sais qu'aucune solution idéale n'existe mais je pense que la prévention à assez duré et que certaines réformes doivent être effectuées en profondeur et une répression (mesurée) doit être appliquée. Au Canada, il me semble que l'intégration se fait bien, le Ministère de l'Immigration et des Communautés Culturelles exige certains critères lorsque vous souhaitez immigrer et pourtant personne n'y voit une sorte d'extrêmisme mal placé.
Je pense que parmi les 3 candidats les plus présents dans les sondages (les autres n'étant que des faire-valoir) vous êtes sans doute celui qui saura faire revenir l'ordre dans ce beau pays qu'est la France (qui peut-être me reverra un jour, lointain pour l'instant) et qui a assez de punch (pour ne pas dire un autre mot qui se place en dessous de la ceinture) pour réaliser les réformes importantes qui sont à faire.
Je sais que cette lettre restera peut-être lettre morte (je ne l'espère pas) mais, si vous y voyez un intérêt, je vous autorise à en utiliser le contenu. Sachez que je l'ai publiée sur mon blog personnel car je souhaite exprimer cette opinion tant il est difficile de concevoir que sa petite soeur ait pu vivre cela.
Enfin, je vous demande une seule chose, respectez vos promesses ! Ne me décevez pas comme a pu le faire votre prédécesseur et tous les autres qui sont passés avant lui.
Sachez que c'est la première fois que j'écris à un homme politique afin de faire entendre ce que j'ai sur le coeur, mais cette fois était celle de trop. Je sais aussi, que ceux qui liront ces lignes auront sans doute des choses à me dire, voudront me congratuler ou au contraire m'insulter, j'attends avec intérêt leurs réactions. Mais, gardez à l'esprit que je suis en droit d'exprimer mon opinion autrement que par le vote. Opinion qui n'est que la mienne.
Dans l'attente de vos nouvelles je vous souhaite une bonne campagne présidentielle, et reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire."